Surveiller et récompenser en accès libre

Mon livre « Surveiller et récompenser : Les cartes de fidélité qui nous gouvernent » (Editions Seismo) qui propose une analyse approfondie et empirique de la question de la surveillance numérique opérée par les cartes de fidélité de la grande distribution suisse est désormais accessible gratuitement sous licence open access avec l’aide de l’Institut de recherches sociologiques et du Fonds d’aide à la publication de l’Université de Genève.

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Maudet et l’inhabituelle division de la droite

Pierre Maudet, rejeté par son propre parti, le PLR, en raison de l’affaire qui a fait polémique, semblait prêt à se résigner et à profiter de son nouveau statut prestigieux de « directeur de la transformation numérique d’une PME active dans la cybersécurité[1] » et de sa retraite dorée d’ancien Conseiller d’Etat à laquelle il avait pourtant annoncé vouloir renoncer avant de l’obtenir quand même. Toutefois, on assiste aujourd’hui à son grand retour sur la scène politique genevoise à l’occasion des prochaines élections pour le Grand Conseil et le Conseil d’Etat.

Pierre Maudet en 2019. Image: Creative Commons

À 45 ans, le politicien genevois de droite libérale est un animal politique, et il est sans doute difficile pour lui de renoncer à ce qu’il ressent très probablement comme une passion et une vocation, voire peut-être même une mission. Si on peut faire l’effort de se mettre à sa place pour tenter de le comprendre, il est néanmoins plus difficile d’être témoin de ce grand retour sans grincer des dents. Et ce sont les membres de la droite et de la gauche qui grinceraient des dents… La gauche est choquée d’assister à ce qui peut être perçu comme un sentiment d’impunité, un sentiment qui peut également être partagé par la droite, mais qui nourrit chez elle une plus grande inquiétude encore : Pierre Maudet prend le risque de la diviser et de limiter grandement ses chances de se retrouver à la majorité aux prochaines élections.

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Pegasus dans les mains des mollahs?

Je viens de publier mon nouvel article sur mon blog du journal Le Temps consacré au numérique et ses implications sociétales et numériques. Intitulé « Pegasus dans les mains des mollahs? Les dangers des armes d’espionnage numérique » il s’inquiète du fait que la société israélienne NSO Group vende son logiciel d’espionnage des téléphones mobiles Pegasus à des régimes autoritaires. Fait avéré, le Quatar, le Maroc et les Emirats Arabes Unis en sont les clients. Plus récemment, l’Iran le serait peut-être aussi, comme le craint un journaliste d’un magazine d’investigation en ligne où interviennent des journalistes palestiniens et israéliens qui militent pour la paix entre les deux pays. Cet outil permet le renforcement de la répression qui règne dans ces régimes, mais également des dérapages dans certains pays occidentaux. L’article tente de comprendre pourquoi l’Etat d’Israël se montre aussi tolérant envers une entreprise de son pays qui met à disposition de ses ennemis une telle arme.

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Une société numérique à deux vitesses

Je viens de publier aujourd’hui sur mon blog hébergé par le journal Le Temps un article intitulé « Payer pour avoir la paix: vie privée et société numérique à deux vitesses » qui défend l’idée, arguments et exemples à l’appui, que la protection de la vie privée est devenue ou est en passe de devenir un privilège de riches. Il distingue deux types de passage en force de la frontière de la vie privée: une « entrante », en donnant l’exemple des publicités invasives de la télévision ou d’Internet; et une « sortante », rappelant l’appétit des géants de l’Internet pour nos données personnelles qu’ils collectent en silence alors que nous utilisons leurs services.

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Big Brother contre les femmes

Suite à la catastrophique abrogation du jugement Roe v. Wade mettant un terme à 40 ans de progrès aux Etats-Unis qui aura permis aux femmes de disposer de leur corps par l’accès à l’avortement, une véritable « chasse aux sorcières » pourrait s’installer durablement en se reposant sur l’analyse des données. Les données de géolocalisation, d’achat de ticket de transports, ou plus simplement de recherches sur des moteurs de recherche. Et si l’Etat renonce à mettre les moyens d’une telle surveillance, les groupuscules radicaux prêts à se mobiliser s’en frottent certainement les mains. J’ai été interviewé sur le sujet dans le Temps du 27 juin 2022 (pdf) pour résumer cette situation inédite dans l’histoire: une loi injuste à laquelle il deviendra peut-être impossible d’échapper en raison des avancées des technologies du numérique.

La fatigue des codes d’accès

A l’occasion de l’ouverture de mon blog au journal Le Temps consacré aux technologies du numérique, j’y publie mon premier article, intitulé « Nos sociétés de contrôle et la fatigue des codes d’accès » qui traite de la fatigue, pour ne pas dire de l’énèrvement, que nous ressentons toutes et tous à passer nos journées à taper, retaper et re-retaper des codes d’accès et des mots de passes sur nos différents appareils. Au delà du constat, je reviens sur un article fascinant du philosophe Gilles Deleuze qui annonçait en 1990 déjà l’avènement d’une société du contrôle continu, qui fonctionne précisément en attribuant ou en refusant des accès par l’intermédiaire de chiffres et de mots de passes.

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Joyeux Noël au 21e siècle!

Je vous souhaite à toutes et à tous d’excellentes fêtes de Noël et de fin d’année 2021. Une année riche en évènements dans une société qui n’en finit plus de se numériser, avec les avantages et les inconvénients que cela représente. Pendant toute l’année à venir, je continuerai à vous proposer des analyses ponctuelles sur les aspects sociétaux de cette numérisation de nos vies qui, selon nombre de chercheuses et chercheurs, ne fait que commencer. Tel est par exemple le constat de Shoshana Zuboff dans son très remarqué article d’opinion publié dans le New York Times peu après l’attaque du Capitole. Au plaisir de vous retrouver sur cette page!

Le « cœur invisible » du marché?

Dans sa « lettre libérale » publiée dans Le Temps du lundi 6 décembre 2021 et intitulée « La vérité sur les vertus éthiques du capitalisme », Emmanuel Garessus défend l’image d’un capitalisme libéral qui serait « vertueux », aurait un « cœur », et nous « rendrait meilleurs ». Comme nous l’argumentons, Myret Zaki et moi-même, dans notre réponse publiée ce jour dans le journal économique Bilan, cette démarche se fait au mépris des faits, comme le creusement historique des inégalités et les subventions étatiques sans précédent aux riches et aux entreprises. Mais surtout, il ne rend pas justice à la pensée d’Alexis de Tocqueville, pourtant convoquée dans son article, ni à celle d’Adam Smith dont on aura trop souvent repris l’idée de « main invisible » comme si elle était une vérité et un concept fondateur de l’économie politique libérale.

Une « main invisible » au service du bien être de toutes et tous?

Big data, le retour

Actualité oblige et à l’heure où la transformation numérique est devenue un sujet de préoccupation majeur, mon livre sur les implications sociétales et éthiques du big data, au travers de l’exemple des cartes de fidélité, est à nouveau sur les rayons. Les systèmes de récolte et de traitement de données y sont analysés au plus près, ainsi que les perceptions subjectives des utilisateurs de cartes. Y est discutée de fond en comble la notion de vie privée, dans ce qu’elle peut apporter comme protection mais aussi la difficulté de la définir de façon claire et univoque. Sont mis au jour certains de ses écueils qui peuvent s’avérer contre-productifs dans l’établissement d’une société numérique faisant la promotion de l’égalité des chances et du droit de libre entreprise. Sont données des pistes pouvant aider à comprendre pourquoi un projet de transformation numérique peut ne pas aboutir de la façon souhaitée, en analysant les stratégies de résistance des usagers mais aussi des collaborateurs.

Disponible dans les rayons mais aussi chez l’éditeur : https://www.seismoverlag.ch/…/surveiller-et-recompenser/

A la libraire Payot Genève Rive gauche, 21 avril 2021

L’adoption de SwissCovid

A l’occasion du journal télévisé de la chaîne Suisse romande La télé, j’ai eu l’occasion de présenter un premier chiffre issu de l’enquête que nous avons mené au sein du Swiss Digital Institute sur l’adoption de l’application SwissCovid par la population suisse. Seulement 5% des 180 répondants de note enquête, situés exclusivement en Suisse romande, ont annoncé vouloir l’installer.

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Surveillance sous coronavirus

Publication dans le journal Le Temps du vendredi 17 avril de l’article que j’ai coécrit avec Mikhaël Salamin, juriste consultant en droit sur la protection des données, qui remet en question le principe de consentement libre et éclairé, durement malmené par les technologies de surveillance développées pour surveiller la progression de la pandemie du coronavirus.

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Cash will be back!

Donnant suite à la double interview que j’ai donnée avec M. Thierry Lebeaux, le secrétaire général de la European Security Transport Association (ESTA), le magazine  économique Bilan publie un article critique face à la volonté des banques privées faîtières des systèmes de paiement sans cash de diaboliser le cash en tirant profit de la crise sanitaire du coronavirus pour servir leur propres intérêts financiers et politiques, à moyen et long terme. Nous y défendons l’idée que l’anonymat intrinsèquement lié à sa nature permet au cash de préserver des libertés individuelles et d’entreprendre qui serait anéanties si nous rentrions dans le cauchemar de surveillance vers laquelle une cashless society nous amènerait inévitablement.

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Coronavirus: les ados à la rescousse

Raconter en vidéo sa vie de confiné: un passe-temps pour de nombreux ados qui partagent sur YouTube et autres plateformes vidéos, leur quotidien à lʹheure du coronavirus. Une sorte de journal intime en temps de crise, baptisés « corona vlog » ou « quarantine vlog ». Mon interview sur le sujet comme invité du 6h-9h Le Samedi de la RTS La Première.

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Les mots des choses artificielles

Les entreprises de vente en ligne ont complètement intégré le marketing relationnel. Les algorithmes de recommandation, aujourd’hui enrichis par le machine learning, sont au cœur de leur design économique. Il en va autrement des commerces qui ont encore pignon sur rue. Même si pour les plus grands, les systèmes de cartes de fidélité permettent de récolter des données sur les achats des clients et de proposer des produits associés, par le biais de bons de réduction envoyés par email, par courrier ordinaire ou s’affichant lors du passage en caisse, beaucoup reste potentiellement à faire. Et pour les plus petits commerces, le client demeure encore passablement opaque.

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Toutefois, avec la démocratisation du Big Data, de l’intelligence artificielle et sans doute bientôt grâce à la 5G de l’internet des objets ─ des objets réels ou artificiels devenus bavards en mots numériques ─ va-t-on assister à l’invasion de notre quotidien par un réseau d’objets « intelligents » qui n’auront de cesse de vouloir capter notre attention pour nous pousser à la consommation ? La présentation « Les mots des choses artificielles : vers une invasion de l’intelligence ? », que je donnerai  à l’occasion de la Journée d’Etude IA et SHS organisée par la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société Sud-Est le 27 avril 2020, a pour objectif de dresser un bilan des applications déjà existantes, des futurs développements à venir ainsi que des horizons d’attente des différents acteurs économiques.

Complotisme et Internet

Dans le cours semestriel Communiquer à l’ère numérique que j’ai donné à l’Université de Neuchâtel au semestre de printemps 2020, j’ai consacré une séance entière à la problématique du complotisme. Si les sites internet spécialisés et les réseaux sociaux ont donné une allure vertigineuse à ce besoin de réduire la complexité de la société à des théories globales qui s’affranchissent de toute rigueur scientifique ou journalistique, il ne date pas de hier. C’est ce que j’ai voulu illustrer en convoquant des penseurs classiques, tels de Nicolas Machiavel, Georg Simmel ou Hannah Arendt, pour proposer des pistes théoriques afin de penser le complotisme aujourd’hui.

Data, Power and Loyalty Cards

The video about my research on loyalty cards is now available with subtitles in English on the WebTV of the University of Geneva.

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In a context where we use information technologies in our everyday life, which produce digitalised information about our activities and our tastes, do we still have control over our privacy? When facing this uncomfortable issue, most people argue that they “have nothing to hide”. They rather focus on what they can get in return for their personal data. Yet, these data they most often seen as trivial can potentially be turned by data mining algorithms to sensitive data that potentially give considerable power to those gathering them. In its PhD, Sami Coll analysed the complex link arising between information and power through the case study of the loyalty cards of the four main major mass retail companies in Switzerland.

Who owns privacy ?

A l’ère du tout digital, la protection de la vie privée est un sujet délicat et brûlant. Force est de constater que les lois actuelles, y compris la récente RGPD de l’Union Européenne, sont insuffisantes pour garantir une protection de la personne face, notamment, aux géants de l’Internet. Cela est dû notamment au fait que la définition des contours de la vie privée est devenue un enjeu politique et économique. On cherche à protéger la vie privée, certes, mais sans entraver l’innovation numérique. Dans un précédent article, j’arguais que la vie privée devenait même un outil de contrôle au service de la surveillance plutôt qu’un outil de protection. Ce sont ces aspects que je vais présenter en tant qu’invité d’honneur (keynote speaker) à la conférence The politics of privacy à l’Université Johannes Gutenberg de Mayence, qui aura lieu en décembre 2019, le jour de la Saint-Nicolas. Voir le programme.

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In the digital era, privacy is a growing subject of concern. Unfortunately, current privacy protection laws, including the GDPR of the EU, fail to protect privacy well enough, especially when it comes to the GAFAs. This is because the very definition of privacy has become a economic and politic subject of struggle. We look to protect privacy, while preventing it to limit digital innovation. In a former article, I argued that privacy even became a tool of governance rather than a tool of protection. That is what I am going to discuss as the keynote speaker for the Politics of privacy conference that takes place at the Johannes Gutenberg University in Mainz, Germany, in December, during the Saint-Niklas celebration. Here you can download the programme.

The Future of Democracy

J’ai été invité à titre d’expert au premier événement public de l’association à but non lucratif Azuni sur le thème de la place des technologies dans la société. Nous avons débattu notamment des pratiques suivantes: Est-ce que la protection des données présente une entrave à l’innovation numérique ? Comment assurer la pérennité de la confiance des citoyens à l’heure des fake-news circulant sur les réseaux sociaux ? En quoi devrait constituer une loi constitutionnelle censée protéger les citoyens numériques?  Comment assurer un fonctionnement démocratique digne de ce nom dans une infrastructure de e-démocratie?

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Les micro-influenceurs du Web

Ils seraient capables de nous influencer. Dʹune simple photo, dʹun simple statut ou dʹune histoire sur les réseaux sociaux, les influenceurs seraient les nouvelles bottes secrètes de la publicité et des agences de marketing. En quête de pertinence, de rentabilité, dʹauthenticité, les stratèges numériques sont aussi en quête de micro-influenceurs : une façon de se dédouaner des algorithmes des géants du Net? Lʹidée de « preuve sociale » prend là une toute autre ampleur. J’ai été invité à en parler avec les chroniqueuses Coraline Pauchard et Pauline Seiterle dans l’émission 6h-9h Le Samedi de la RTS La Première en ce samedi matin à 8h30.

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Le quantified self: récompenser et punir

Le « quantified self » désigne la mesure dʹactivités corporelles, telles que le nombre de pas effectués et certaines fonctions de lʹorganisme. Dʹabord destiné à l’optimisation des pratiques sportives, les outils se sont répandus et peuvent à présent donner des indications sur lʹétat de santé ou les éventuels risques de maladie. Quʹest-ce que cette tendance révèle de notre manière dʹappréhender notre corps et notre santé ? Quels sont les dangers inhérents au traitement dʹinformations touchant à la santé ? Ce sont les questions que j’ai pu aborder lors de mon interview à l’émission Tribu de la RTS Première.

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Enseigner avec WhatsApp

Un enseignant peut-il utiliser WhatsApp pour communiquer avec ses élèves? C’est un outil certes très pratique qui n’a pas son équivalent dans les outils pédagogiques proposés par les écoles. Mais n’y a-t-il pas un risque de confusion entre sphère scolaire et sphère privée du côté des adolescents? Je m’exprime à ce sujet dans le reportage produit par Simon Corthay, diffusé dans l’émission La Matinale de RTS La Première, aux côtés de la conseillère d’Etat vaudoise Cesla Amarelle.

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Faut-il taxer Facebook?

A l’occasion d’une intervention au journal de la Radio Suisse Romande, j’ai été amené à m’exprimer sur la motion du Conseil des états invitant le Conseil fédéral à modifier la loi pour exiger de Facebook qu’ils aient une représentation juridique en Suisse pour y assumer leurs responsabilités juridiques. Au delà de mon soutien à cette injonction, je suggérais l’idée d’une taxation répondant aux profits que la plateforme fait en exploitant les données privées des citoyens suisses. Une idée folle?

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Le savoir privé des données

Le quotidien Le Temps m’a accordé une courte interview où j’ai pu exprimer mes inquiétudes sur le fait que le pouvoir politique était en train de basculer en faveur du secteur privé reposait également sur la problématique de la détention des données privées par les géants du net. Dans la continuité de mes travaux, j’y propose de mettre de coté un instant les discussions sur la protection sur la sphère privée pour aborder la question du développement du numérique en termes de pouvoir.

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Surveiller et résister

Publication d’un article basé sur un chapitre de ma thèse, écrit en collaboration avec Francesca Poglia Mileti, spécialiste de la sociologie du travail, et édité dans l’ouvrage collectif Les pratiques transformatrices des espaces socionumériques (Presses Universitaires du Québec). Il traite de la façon dont les dispositifs de contrôle, supposément construits par le haut, reposent en fait largement sur des stratégies de pouvoir et des micro-mécanismes interactionnels entre les entreprises, les employés et les individus qui participent à la fabrication de leur propre transparence.

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Pancarte d’une grande enseigne canadienne affichée aux caisses incitant les clients à signaler les caissières qui ne demandent pas spontanément de présenter leur carte. On leur promet 1000 points de bonus.
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Big data et démocratie

A l’occasion du dossier consacré à la façon dont le Big data tend à façonner nos vies et est en train de changer nos sociétés, j’ai exprimé dans une interview donnée au journal Le Temps mon inquiétude sur le fait que la question des dangers liés à l’accumulation et à l’utilisation des méga-données soit bien plus souvent réduite au point de vue, bien que légitime, de la protection de l’individu, et pas assez souvent sous un angle politique plus large.

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Happy and healthy… in numbers!

In the presentation I am going to give at the University of Ottawa on next Wednesday I will develop the hypothesis of a growing « doctrine of well-being » that urges us to take care of our physical and mental health. Obviously driven by good intentions at first, it nevertheless also carries a plan of dismantlement of the welfare state by building a health policy fundamentally based on individual responsibility. Whether we want to do it or not, we might be forced in a near future to use data-producing devices that plan to make our bodies transparent, such as many apps on our mobile phones. We would have to prove that we did our best to take care of ourselves to be granted the access of the best heath services. We will have to be healthy and happy… in numbers!

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Je vais parler à l’occasion de ma présentation à l’Université d’Ottawa de ce mercredi de l’hypothèse d’une morale du bien-être qui attend de nous que nous prenions individuellement soin de notre santé physique et mentale. Que nous le souhaitions ou non, il se pourrait bien que nous soyons obligés dans un avenir plus ou moins proche d’utiliser des technologies de mesure en temps réel de notre santé, comme les applications qui existent déjà sur nos téléphones intelligents. Nous aurions alors à prouver que nous avons fait de notre mieux pour prendre soin de nous pour mériter d’avoir accès aux meilleures infrastructures de soin.

Les mots et les choses du numérique

Nous sommes désormais tous d’accord : avec la numérisation, notre monde a changé, malgré une indiscutable continuité. Bien que reposant plus que jamais sur un modèle capitaliste qui ne date certes pas d’hier, il a changé dans sa façon de fonctionner, mais aussi de penser et de se penser. Malgré ce consensus qui s’impose face aux faits, il reste difficile de désigner un concept fédérateur qui ne soit pas traversé par des enjeux de pouvoir sérieux, notamment commerciaux. Le concept du « big data », issu des milieux technologiques, est probablement le plus dominant, mais il n’a jamais été neutre ni scientifique. Big data, humanités digitales ou numériques, société du savoir, révolution de l’Internet, révolution numérique, disruption numérique, capitalisme informationnel, capitalisme cognitif, société de surveillance… avec quel concept les chercheurs en sciences sociales peuvent-ils alors travailler ?

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Dans Les mots et les choses (1966), Michel Foucault historicise le savoir et propose d’étudier son développement (tout sauf linéaire) depuis l’âge préclassique jusqu’à la modernité, autour du concept d’épistémè. Malgré la grande complexité de ce qui est sans doute le texte le plus dense du philosophe, Lire la suite

The order of digital things

Almost all of us agree on this point: through its digitization, our world has changed, despite an indisputable continuity. While relying on a capitalist model, it has changed in its way of functioning, but also of thinking and thinking on itself. Despite this consensus on the facts, it remains difficult to designate a unifying concept that would not be trapped in power struggles, especially commercial. The concept of « big data », originating from the technological world, is probably the most dominant one in current-days, but it has never been neutral or scientific and will never be.

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Big data, digital humanities, knowledge society, Internet revolution, digital revolution, digital disruption, information capitalism, cognitive capitalism, surveillance society … with what concept can social scientists work? During this presentation followed by a discussion with the faculty members of the STS studies department of the Cornell university, I tried to imagined what Michel Foucault could have said about the epistemology of that could have been seen a the emergence of a digital episteme.

Quel Chomsky êtes-vous?

« I do “Chomskyan linguistics”. This has nothing to do with his critiques of media and propaganda. The linguistics has NOTHING to do with communication ». C’est la réponse de notre conférencier à notre invitation à intervenir dans un cours de communication de l’UQAM ayant prévu d’aborder la perspective du philosophe linguiste. Puis, à la suite d’une projection arrosée du documentaire d’animation réalisé par Michel Gondry, où sont abordés avec Chomsky des sujets fondamentaux comme l’épistémologie et la cognition, il nous est finalement apparu pertinent de réfléchir aux liens entre les « deux Chomsky ».

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Cette conférence aura lieu le mercredi 15 mars 2017, de 15h30 à 17h30, à l’Université du Québec à Montréal, salle N-3745 (1205 Pavillon Paul-Gérin-Lajoie, rue Saint-Denis, Montréal, H2X 3R9). Lire la suite

Big data: La fin de la santé pour tous?

La puissance de calcul des algorithmes du big data et la capacité à récolter des données en masse amène de grandes promesses. L’une de celles-ci est d’améliorer la santé des individus par le biais de l’adoption de dispositifs de captation permettant la mesure de la fréquence des battements de cœur, du nombre de pas effectués dans une journée, du nombre d’heures resté debout ou assis, etc., et bientôt du taux de sucre dans le sang et de la pression sanguine. Ces données permettraient un empowerment du sujet alors capable (et se devant) désormais de prendre sa santé en main, mais aussi un meilleur suivi par les professionnels de la santé.

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Si les applications existantes et prévues sont inévitablement intéressantes, elles amènent nombre de questionnements et d’enjeux éthiques d’importance. La protection de la vie privée, bien sûr, mais aussi la remise en question d’un des piliers principaux de la solidarité sociale, le système d’assurance maladie, pourtant censé garantir un accès aux soins de façon équitable à toutes et à tous de façon inconditionnelle. Dans un climat d’austérité budgétaire, Lire la suite

Dédramatiser la recherche numérique

Faire de la recherche en sciences sociales en utilisant des outils numériques n’est peut-être pas si compliqué que ça, malgré l’usage de mots qui intimident parfois, comme « humanités digitales », « digital research », « internet research », etc. On pourrait même dire que la plupart des chercheurs en font déjà sans même forcément s’en rendre compte. Ça peut commencer par une recherche sur Google, quand on s’interroge sur les meilleurs mots clés à utiliser, ou lorsqu’on analyse d’une page Facebook pour chercher l’inspiration pour de nouvelles thématiques de recherche.

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C’est ce dont nous tentons de convaincre les chercheurs parfois réticents dans article co-écrit avec deux jeunes chercheurs, Digital Research and Methods For All (Researchers), paru tout récemment dans le dernier Bulletin de la société suisse de sociologie. En passant en revue rapidement les différentes méthodes couramment utilisées et en donnant quelques exemples, nous plaidons pour que ces méthodes soient dédramatisées pour se voir intégrées dans un avenir proche au sein des cursus des sciences sociale en Suisse.

Peut-on espionner des journalistes?

On apprend début novembre, au Québec, que trois journalistes réputés ont été mis sous surveillance par les services secrets québécois, Sureté Québec. Scandale assuré. L’occasion de reparler de la problématique de la surveillance de masse opérée par les gouvernements à des fins de sureté. On pense évidemment à la lutte contre le terrorisme mais aussi à l’affaire Snowden. Alors, cette vie privée? Où la mettre? Tout est-il permis? Doit-on renoncer même à la liberté d’expression de la presse? Entretien de votre serviteur sur le sujet sur Radio Canada.

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Trump, c’est fini?

Le 9 novembre 2016, de 18h00 à 19h30, le professeur André Mondoux me fera l’honneur d’intervenir dans mon cours Médias & société à l’occasion des résultats des élections américaines. Lors de cette conférence ouverte au public, il proposera une réflexion nourrie par une analyse médiatique des médias qui couvrira les malheurs de l’arène politique, l’usage des médias socionumériques aux petites heures du matin, du journalisme qui s’ouvre de plus en plus aux flux de données, ainsi que des discours d’une « droite décomplexée » n’hésitant pas à accuser les médias officiels de faire dans le complot politique.

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L’actualité par Google

Le mercredi 5 octobre, j’aurai le plaisir d’accueillir la chercheure Anna Jobin du département des Science & Technology Studies de la Cornell University qui nous présentera une conférence intitulée L’année en recherches: une mise en scène algorithmique de l’actualité par Google. Elle proposera une analyse des conditions algorithmiques de production et de présentation du rapport annuel proposé par Google, « l’année en recherches », également connu sous l’appellation « Zeitgeist ».

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L’hyper-connectivité et les médias

A écouter aujourd’hui dans l’émission « La Suisse dévisse » de la chaine de radio publique RTS Couleur3, mon intervention à propos de l’hyper-connectivité et de la tendance des utilisateurs des médias sociaux à se désintéresser des médias traditionnels et à partager de l’information sans toujours vérifier sa validité.

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Les architectes de l’attention

Je viens de publier dans la revue Lectures un compte rendu de l’un de mes coups de cœur de 2016, un essai philosophique de Matthew B. Crawford, philosophe et mécanicien moto qui propose une critique acerbe du capitalisme numérique de l’attention et d’un individualisme désincarné. Ils visent selon lui à nous faire consommer de la culture frelatée et à nous enfermer dans un monde déconnecté de la réalité. En réponse, l’auteur développe une proposition éthique pour en sortir et rétablir un contact avec la matérialité et la réalité du monde qui nous entoure.

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Being publicly intimate

Have teenagers lost their privacy on Internet? Is it our duty, as adults, to teach them how to use social networks? The answer is no. In the new article co-written by my colleague Claire Balleys and myself, which has just been accepted for publication in the journal Media, Culture & Society, we show that the model of a « virgin » privacy that should be protected against others’ curiosity is no longer relevant in the context of social networks. Rather, teenagers make a better use of social networks that help themselves in the building of their own intimacy and to value it as much as possible amongst peers.

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– My mother published pictures of herself when she was 15 on Facebook!
– Luckily, she didn’t publish your address!

Qu’est-ce que font les adolescents de leur vie privée? L’étalent-ils systématiquement et naïvement sur Internet pendant que nous, les adultes, nous devrions leur apprendre la tempérance? Dans le nouvel article co-écrit avec ma collègue Claire Balleys qui vient d’être acceptée pour publication par la revue Media, Culture & Society, nous démontrons que le modèle qui oppose une sacro-sainte vie intime déconnectée au voyeurisme des autres une fois qu’elle se connecte n’a aujourd’hui guère plus de sens. Au contraire, nous pouvons constater que les plateformes de réseaux sociaux sont désormais des outils que les adolescents utilisent pour se fabriquer une vie privée autonome et la mettre en valeur.

La réalité virtuelle, c’est maintenant?

La tenue du World VR Forum qui s’est déroulé à Crans-Montana aura donné l’occasion de s’interroger sur l’avenir des dispositifs de réalité virtuelle fraîchement mis sur le marché. Faut-il s’en inquiéter? J’ai répondu à quelques questions de Cécile Denayrouse sur le sujet dans La Tribune de Genève de ce week-end.

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A qui profite la fidélité?

La RTS consacre la semaine à la problématique du big data et de la protection de la vie privée. A cette occasion, j’ai été invité à l’émission On en parle ce matin pour réagir aux entretiens menés par l’équipe rédactionnelle avec les responsables des programmes de fidélité des deux géants du duopole de la grande distribution en Suisse, Coop et Migros.

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La santé « M-Cumulus »

Suite au rachat d’un large réseau de services de santé par Migros, l’une des entreprises qui forment le duopole de la grande distribution en Suisse, je m’inquiète dans mon nouvel article de blog du journal Bilan des conséquences éthiques que cela pourrait avoir. Le principe de solidarité de l’assurance maladie va-t-il être mis à mal par la constitution d’un réseau qui récompensera celles et ceux qui font davantage attention à leur alimentation et qui pratiquent une activité physique dans des centres également détenus par le géant orange? Analyse.

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Discipline and reward

The Geschichte und Gesellschaft journal has just published a special issue on surveillance studies where I wrote an article presenting a little history of loyalty cards, corporates that manage them and a theoretical discussion about how to shed light on this contemporary form of surveillance.

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Le dernier numéro de la revue Geschichte und Gesellschaft est consacré à la thématique de la surveillance. J’y développe dans mon article « Discipline and Reward: The Surveillance of Consumers through Loyalty Cards » une petite histoire des cartes de fidélités en Suisse, des principales enseignes qui les proposent, ainsi qu’une discussion théorique sur la façon d’appréhender cette forme contemporaine de surveillance.

Du big data au big bêta

Découvrez ma première contribution en tant que nouveau blogueur du journal Bilan, la référence suisse de l’économie. J’y donne une lecture critique du big data, en proposant de le mettre au centre d’un débat politique et éthique, plutôt que de le subir comme une révolution digitale inéluctable dictant ses propres lois supposément « naturelles ».

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Droit & Société

La revue Droit & Société vient de publier une recension critique de mon livre Surveiller & Récompenser. Les cartes de fidélité qui nous gouvernent (Editions Seismo, 2015), rédigée par Isabelle Dubois, ex-préposée cantonale à la protection des données du canton de Genève et juriste au cabinet de conseil Ad Hoc Résolution.

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Une vie privée économico-policière?

En découvrant l’excellent article de Mehdi Atmadi dans le quotidien Le Temps du jour, je ne pensais pas avoir autant raison lorsque je rédigais mon article « La vie privée comme outil de gouvernance » publié en 2014 dans Les cahiers du numérique. Le nouveau préposé fédéral à la protection des données et à la transparence, choisi dans la plus grande opacité, est l’ancien vice-directeur de la police fédérale suisse. L’UDC (parti d’extrême-droite suisse xénophobe et ultralibéral) annonce qu’il aurait préféré avoir un fonctionnaire proche des milieux économiques. On ne peut pas mieux comme démonstration de l’instrumentalisation de la vie privée des citoyens à des fins politiques et économiques.

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I was unaware I was actually so accurate when I wrote my article « Knowledge, power, and the subjects of privacy: Understanding privacy as the ally of surveillance », published in 2014 in the Information, Communication & Society journal. The new privacy commissioner of Switzerland is the former vice-director of the Swiss Federal Police. He was chosen in total secret. The extreme right-wing party of Switzerland, both xenophobic and ultra-liberal, says that they would have preferred someone closer to the economic circles. A very explicit example of how privacy is now exploited to serve politic and economic interests rather than protecting values like freedom and common good.

En danger, la vie privée des ados?

Dans son dernier numéro de 2015, La revue Recherches en sciences sociales sur Internet vient de publier « La mise en scène de la vie privée en ligne par les adolescents », un article coproduit par Claire Balleys et moi-même, et qui traite de la sociabilité des jeunes sur les sites de réseaux sociaux.

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Alors que la majorité des adultes continuent à penser que les adolescents ne prennent pas soin de leur vie privée numérique, nous démontrons le contraire sur la base d’un travail empirique approfondi. En réalité, la gestion de la vie privée occupe une place primordiale dans le processus d’affirmation de leur identité, notamment par la nécessité de montrer qu’ils ont une vie privée, sans pour autant la dévoiler complètement.

Comment les entreprises utilisent nos données

Le journal Le Temps du 28 décembre 2015 consacre un dossier sur la façon dont les entreprises suisses utilisent nos données personnelles, récoltées par le biais de nos assureurs, de nos banques, dans le domaine de la santé, du commerce et de la télécommunication. Je m’y exprime sur le cas des cartes de fidélité, mon sujet de thèse défendu en 2010 et qui est à l’origine de mon livre Surveiller et Récompenser: Les cartes de fidélité qui nous gouvernent (Ed. Seismo, 2015).

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La 4ème révolution technologique?

Serions-nous entrés dans une 4ème révolution, une révolution technologique et industrielle, comment aiment à le prédire nombre de prédicateurs du digital? Et si oui, avec quels enjeux, quels risques, et surtout, quelles promesses? A l’occasion de l’émission Babylone sur RTS Espace 2, je m’exprime sur le sujet conjointement avec Dominique Vinck, qui revient sur ce que signifient ces promesses et ce qu’elles impliquent, et qui présente la sortie d’un article intitulé Les digital humanities comme promesses pour et par les sciences humaines. J’explore le phénomène du big data, sur la base de mon prochain article à paraître, Big Data, Big Problems? Enjeux éthiques et sociaux du big data.

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Le Big Data au service de la société

A l’occasion du volet Société du Connected Event Romandie organisé par Swisscom, Innovaud, l’EPFL et la Chambre Vaudoise du Commerce et de l’Industrie, je développerai le 7 octobre 2015 une analyse des enjeux éthiques et sociétaux essentiels impliqués par la généralisation du Big Data dans notre vie quotidienne. J’ouvrirai le débat sur la façon d’y répondre afin que le Big Data soit possiblement un outil au service des libertés individuelles et de l’égalité des chances plutôt qu’un outil de contrôle de masse et de discrimination sociale.

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Are you a dumbwalker?

La ville de Lausanne défraye la chronique en publiant une vidéo choc pour sensibiliser les usagers de smartphone qui n’arrivent pas à quitter les yeux de leur écran, même quand une 4×4 s’apprête à leur rouler dessus. De leur côté, des écoles américaines ou des villes en Chine séparent deux voies dans les escaliers de l’école ou dans la rue pour éviter les accidents entre les « dumbwalkers » et les autres. Je m’exprime sur le sujet dans le journal du samedi de la RTS La Première le 27 juin 2015 au micro de Théo Chavaillaz.

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Le big data, l’illusion d’un savoir pur?

Je réponds dans un article publié aujourd’hui dans le quotidien Le Temps à ce qui me semble être une croyance illégitime envers les miracles supposés du big data. Certes très utile et enthousiasmant pour un tas de bonnes raisons, il répond avant tout à des objectifs situés historiquement, politiquement et économiquement.

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Pas si secrètes mes données

Je présenterai et dédicacerai mon livre à l’occasion de la conférence d’ouverture et cryptoparty de l’association Aticom. Il faut s’attendre à cet évènement à un gros désenchantement sur la sécurité informatiques des données personnelles et à quelques surprises décapantes! Ayant lieu au berceau de l’ethical hacking à Genève, c’est un évènement libre d’entrée à ne pas louper.

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Tweetez le pipi de bébé!

Il a été retiré de Youtube, alors je me dois d’héberger sur mon blog cette publicité de Huggies qui vend au Brésil, et au Brésil uniquement, un objet connecté, TweetPee, qui envoie aux heureux parents un Tweet lorsque la couche de bébé est mouillée. Il interagit avec une application qui permet une gestion quasi professionnel du stock de couches. Un bel et amusant exemple de ce qui nous attend avec l’Internet des objets.

It has been removed from Youtube. So I must host it in my blog. This is a commercial for TweetPee, a device developped by Huggies to promote their Internet of Things vision of baby pee. It comes along with an app that enable parents to manage diapers and pee like professionals.

Les faiseurs d’algorithmes

A l’occasion du congrès de la société suisse de sociologie, j’ai co-organisé le vendredi 5 juin 2015 un atelier sur la dimension politique des algorithmes et les acteurs qui les fabriquent. Les objectifs de l’atelier, qui réunira des jeunes chercheurs passionnés par le sujet, sont décrits ci-dessous.

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Désormais, les algorithmes informatiques ne sont plus seulement une affaire de spécialistes. De par leur intégration dans des services utilisés au quotidien, ils sont entrés de plain-pied dans la vie sociale et politique. Lire la suite

Big data et protection des données

Le 29 mai 2015, j’ai ouvert avec ma présentation intitulée « Big Data, Big Problems? » la série d’interventions de la huitième journée suisse du droit de la protection des données, organisée par le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) et l’Institut de droit européen de l’Université de Fribourg, en présentant les enjeux sociaux et politiques du big data.

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Big Data et sécurité informatique

Le Groupement Romand de l’Informatique (GRI) a dédié le 8 mai 2015 sa cinquième journée annuelle sur la gestion de la sécurité informatique au thème du Big Data. J’y ai présenté une perspective critique du Big Data. Résumé ci-dessous.

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Le Big Data est communément présenté comme étant une innovation majeure tant sur le plan technique que sur le plan sociétal. Il est censé transformer notre rapport à l’information, au savoir et à la connaissance, notamment en favorisant la collecte en masse de données de toutes provenances ainsi que leur agrégation dans d’immenses bases de données non-structurées. Lire la suite

Big Data et pouvoir

A l’occasion de mon intégration au Laboratoire de cultures et humanités digitales, la Faculté des sciences politiques et sociales de l’Université de Lausanne annonce ma nouvelle recherche sur les enjeux éthiques et sociétaux du Big Data. Cette recherche donne suite à ma thèse de doctorat (2010) et la parution de mon livre (2015) que la Faculté présente comme l’un des premiers travaux empiriques d’envergure sur le Big Data.

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L’enfermement culturel des algorithmes

Les offres de services en ligne, en particulier dans le monde du divertissement et de la culture, deviennent de plus en plus personnalisées grâce à des algorithmes informatiques. Mais à force de proposer spontanément des vidéos, des livres ou des musiques au goût de chaque utilisateur, les prestataires comme Amazon, Spotify, Netflix et même Cablecom et Swisscom TV enferment les usagers dans des « bulles de filtres » qui favorisent un certain isolement culturel. Vous pouvez écouter mon intervention à ce sujet au journal du samedi du 25 avril de la RSR La Première.

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Les cartes de fidélité comme précurseur du big data

Le 24 mars 2015, j’ai été l’invité du Club 44 où j’ai présenté mon livre Surveiller et récompenser. Les cartes de fidélité qui nous gouvernent, et la suite de ma recherche sur le big data. En collaboration avec la librairie La Méridienne. Interview et annonce et de la conférence sur les radios RJB et GRIFF.

Cartes de fidélité… On en redemande!

Qui nʹa pas sa carte Cumulus et sa Supercard, ces très fameux dispositifs de fidélisation de la grande distribution? Même s’il n’y a pas de « complot » à la big brother, il s’agit bien d’un système de surveillance. Alors quels efforts fournissent les grandes entreprises pour mieux nous connaître et nous surveiller? Comment utilisent-ils les données récoltées? Peut-on encore défendre notre sphère privée? Écoutez l’émission Tribu sur RTS La Première du 16 février 2015 pour avoir quelques réponses.

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Les nouvelles normes de la transparence

Récemment, un magazine divulguait le nom d’un journaliste impliqué dans une affaire de mœurs, justifiant que son hyperactivité sur les réseaux sociaux faisait de lui une personnalité publique. La société numérique détruit-elle les frontières public/privé? Voir mon analyse et celle du juriste Nicolas Capt, spécialiste de la sécurité des nouvelles technologies, dans le journal Le Temps du 13 février 2015.

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Les carottes et les capotes du supermarché

En additionnant carottes et capotes à la caisse du supermarché, on peut tout savoir sur nous. Mais pour quoi faire? Nous récompenser? Nous surveiller? Le mercredi 9 février, je suis l’invité de l’émission Babylone sur la chaîne Espace 2 de la RTS pour ouvrir le débat sur la question, entre vertige et émerveillement.

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Les cartes de fidélité, une nouvelle forme de surveillance?

Interview sur Espace 2, le 14 janvier 2015. J’y suggère que les cartes de fidélités peuvent être abordées comme un système de surveillance qui dépasse les frontières de la consommation, et que la notion de « sphère privée », en tant qu’instrument privilégié pour assurer la protection des individus, est problématique.

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Specimen – Homo Numericus

Découvrez le résultat d’une petite expérience que j’ai menée avec l’équipe de l’émission Specimen, diffusée le 3 décembre 2014 sur RTS Un. Nous avons demandé aux participants de juger le profil de gens qu’ils ne connaissaient pas, puis nous avons exposé leur critiques aux personnes concernées. De belles surprises en perspective!

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Surveiller et récompenser

Le livre « Surveiller et récompenser. Les cartes de fidélité qui nous gouvernent » (Editions Seismo) arrive dans les rayons. Il est l’adaptation mise à jour de ma thèse de doctorat, une recherche pionnière sur le Big Data se saisissant du cas des cartes de fidélité.

Vous pouvez le commander le livre auprès des éditions Seismo (39 francs). Voir le compte rendu critique dans la revue Lectures.

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La carte de fidélité, le Big Data et moi

La sortie de mon livre « Surveiller et récompenser: les cartes de fidélité qui nous gouvernent » , basée sur ma thèse de doctorat, a été le sujet d’une page de présentation écrite par Nic Ulmi dans le Samedi culturel du 22 novembre 2014 du quotidien suisse romand Le Temps.

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A Few Provocations About Big Data

Interview à l’issue de ma présentation au Global Forum 2014, un think thank sur la société digitale réunissant acteurs gouvernementaux, chercheurs et représentants de l’industrie. J’y ai présenté une série d’hypothèses critiques qui dirigent ma recherche sur le big data.

Video of an interview right after my presentation at the Global Forum Conference 2014, a think thank on digital society with members from governmental agencies, the academia and industrials. I presented a list of hypotheses that lead my current research on big data.

Le biopouvoir de la consommation

Sortie de mon article « Consommation sous surveillance : Le biopouvoir des programmes de fidélisation » dans la Revue Suisse de Sociologie. Il propose de comprendre la surveillance opérée par les programmes de fidélité de la grande distribution comme l’expression d’un biopouvoir orienté sur la consommation. Il relève les problèmes éthiques soulevés si ces données venaient à être exploitées par des assurances, comme cela a déjà été envisagé aux Etats-Unis par le biais du programme Foodflex.

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Big Data, to make the world a better place?

Below the transcription of my presentation at the Global Forum 2014. Thanks a lot to the organizers for this great job! See also my after-presentation interview here.

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Big data is about knowledge, but what kind of knowledge are we talking about? Some of the experts in the social scientist area are of the opinion that causality doesn’t matter anymore. What matters is correlation between facts, to make analysis less science oriented and more efficiency oriented.

A humorous example of the use of correlation was given, by referring to the exchange between former Marine and combat veteran Joe Pyne and musician Frank Zappa in 1965. It went like this Pyne said, “Well, I see you have long hair. You must be a girl.” Zappa fired back, “So, I see you have a wooden leg. You must be a table.”

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La vie privée comme gouvernance

Sortie de mon article qui développe théoriquement et empiriquement l’idée que la notion de privée n’est pas à comprendre seulement comme une protection face à la surveillance, mais également comme un outil de gouvernance au service de la surveillance.

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My last article is now available. Based on a Foucaldian theoretical background and an empirical research, it argues that privacy should be seen not only as preventing surveillance practices from going too far, but also as a a tool of governance that makes it a valuable »partner-in-law » of surveillance.

Reportage WebTV

La Faculté des Sciences Économiques et Sociales de l’Université de Genève a réalisé un reportage vidéo sur ma thèse de doctorat intitulé « Qu’est-ce que la sphère privée dans un monde numérique? ». J’y développe mes questions de recherche et explique la méthodologique mise en œuvre pour y répondre.

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La vie privée et le secret

Sortie de mon article dans l’International Review of Information Ethics qui propose de penser la vie privée en faisant usage des travaux de Georg Simmel sur le secret. Publiés en 1908, ils s’avèrent être d’une redoutable modernité pour analyser la vie privée dans le monde numérique en tant qu’une dynamique interactionnelle qui se renégocie à chaque relation sociale.

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My new article on privacy is out in the Information Review of Informational Ethics. It builds on the Simmel’s work on secrecy (1908) to build a interactionnal theory and approch on informational privacy.

Les nouvelles drogues de la drague

Suite à mon interview et celle de collègues travaillant également sur la sociologie du numérique, l’article « les nouvelles drogues de la drague » paru dans l’Hebdo du 6 août 2009 a reçu le Prix de la presse Eugène 2010 décerné par l’institut Bedag. Il récompense Tasha Rumley qui a montré dans son article que les SMS, les courriels et les réseaux sociaux comme Facebook sont en voie de supplanter les variantes classiques de la drague. Elle s’appuie sur de nombreux témoignages et met en garde également contre les risques de dépendance.

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La journaliste Tasha Rumley qui a reçu le prix Eugène 2010

SuperCard de Durkheim

Emile Durkheim, le fondateur de la sociologie française, a enfin reçu sa SuperCard! Mais il n’est pas le seul, il rejoint ainsi Michel Foucault et Luke Skywalker qui sont les consommateurs les plus heureux du monde et des galaxies lointaines.

At last, Emile Durkheim has received its SuperCard! So do Michel Foucault and Luke Skywalker who have become altogheter the most happy shoppers in the world and from outer space.


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Tard pour bar

Le 22 janvier 2009, j’ai été invité à l’émission Tard pour bar de la RTS1 pour débattre avec Stéphane Koch et Jérôme Jacquin de la problématique de la vie privée et autres enjeux sociaux soulevés par la montée de Facebook, à l’occasion de la sortie du film Luftbusiness, de la réalisatrice Dominique de Rivaz, également présente.

L’allocation universelle: entre utopie et réalités

Qu’est-ce que l’allocation universelle? Quels sont ses penseurs, ses initiateurs, leurs arguments ainsi que ses principaux principes?

L’allocation universelle se présente comme une solution qui permettrait de dépasser la crise contemporaine du marché du travail qui rend impossible, selon les différents penseurs, tout retour au plein emploi. La solution est radicale: il s’agirait de remplacer les mesures de protection sociale actuelles par le seul octroi d’un revenu minimum de subsistance. Celui-ci serait inconditionnel et au montant égal pour tous, que l’on soit un riche banquier ou un chômeur de longue durée. De la sorte, disposer d’un emploi suffisamment rémunéré cesserait d’être une condition incontournable pour pouvoir vivre décemment. Les plus démunis retrouvent leur dignité et les moins démunis voient leur qualité de vie augmenter.

Le principe de l’allocation universelle certes est simple et séduisant, mais il n’est pas sans poser un grand nombre d’interrogations. D’aucuns craignent par exemple l’apparition d’une paresse endémique. D’autres, le triomphe d’un modèle néolibéral qui arriverait enfin à terme à supprimer toute forme de protection sociale.

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« Si l’ordre civilisé enlève à l’homme les quatre branches de subsistance naturelle, chasse, pêche, cueillette, pâture, composant le premier droit, la classe qui a enlevé les terres doit à la classe frustrée un minimum de subsistance. »

Charles Fourier, La fausse industrie, 1836

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