A l’occasion du congrès de la société suisse de sociologie, j’ai co-organisé le vendredi 5 juin 2015 un atelier sur la dimension politique des algorithmes et les acteurs qui les fabriquent. Les objectifs de l’atelier, qui réunira des jeunes chercheurs passionnés par le sujet, sont décrits ci-dessous.
Désormais, les algorithmes informatiques ne sont plus seulement une affaire de spécialistes. De par leur intégration dans des services utilisés au quotidien, ils sont entrés de plain-pied dans la vie sociale et politique.Ces outils décisionnels trient, distinguent, séparent et interprètent. Ils tentent de fabriquer un type de connaissance censé améliorer, par exemple, la pertinence des résultats d’une recherche, les performances économiques d’une entreprise, la réduction de risques, les performances individuelles ou la visibilité d’un message sur un réseau social.
Par leur opacité et par le fait qu’ils sont exploités principalement par des acteurs privés, les algorithmes questionnent la répartition des pouvoirs décisionnels entre la sphère gouvernementale et le secteur privé. Qui sont les acteurs, publics ou privés, qui les fabriquent et les exploitent ? Ces programmes informatiques deviennent-ils les instruments privilégiés d’une privatisation de la politique ou s’inscrivent-ils davantage dans des formes hybrides, d’une complexité croissante, de gouvernance de la population ? Comment ces technologies de pouvoir se mettent-elles en place et s’opèrent-elles ?
Le workshop souhaite contribuer à l’étude sociologique de ces algorithmes, dont l’analyse est encore principalement monopolisée par les champs technologiques et économiques.