Pierre Maudet, rejeté par son propre parti, le PLR, en raison de l’affaire qui a fait polémique, semblait prêt à se résigner et à profiter de son nouveau statut prestigieux de « directeur de la transformation numérique d’une PME active dans la cybersécurité[1] » et de sa retraite dorée d’ancien Conseiller d’Etat à laquelle il avait pourtant annoncé vouloir renoncer avant de l’obtenir quand même. Toutefois, on assiste aujourd’hui à son grand retour sur la scène politique genevoise à l’occasion des prochaines élections pour le Grand Conseil et le Conseil d’Etat.
À 45 ans, le politicien genevois de droite libérale est un animal politique, et il est sans doute difficile pour lui de renoncer à ce qu’il ressent très probablement comme une passion et une vocation, voire peut-être même une mission. Si on peut faire l’effort de se mettre à sa place pour tenter de le comprendre, il est néanmoins plus difficile d’être témoin de ce grand retour sans grincer des dents. Et ce sont les membres de la droite et de la gauche qui grinceraient des dents… La gauche est choquée d’assister à ce qui peut être perçu comme un sentiment d’impunité, un sentiment qui peut également être partagé par la droite, mais qui nourrit chez elle une plus grande inquiétude encore : Pierre Maudet prend le risque de la diviser et de limiter grandement ses chances de se retrouver à la majorité aux prochaines élections.
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