Surveiller et récompenser en accès libre

Mon livre « Surveiller et récompenser : Les cartes de fidélité qui nous gouvernent » (Editions Seismo) qui propose une analyse approfondie et empirique de la question de la surveillance numérique opérée par les cartes de fidélité de la grande distribution suisse est désormais accessible gratuitement sous licence open access avec l’aide de l’Institut de recherches sociologiques et du Fonds d’aide à la publication de l’Université de Genève.

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Big data, le retour

Actualité oblige et à l’heure où la transformation numérique est devenue un sujet de préoccupation majeur, mon livre sur les implications sociétales et éthiques du big data, au travers de l’exemple des cartes de fidélité, est à nouveau sur les rayons. Les systèmes de récolte et de traitement de données y sont analysés au plus près, ainsi que les perceptions subjectives des utilisateurs de cartes. Y est discutée de fond en comble la notion de vie privée, dans ce qu’elle peut apporter comme protection mais aussi la difficulté de la définir de façon claire et univoque. Sont mis au jour certains de ses écueils qui peuvent s’avérer contre-productifs dans l’établissement d’une société numérique faisant la promotion de l’égalité des chances et du droit de libre entreprise. Sont données des pistes pouvant aider à comprendre pourquoi un projet de transformation numérique peut ne pas aboutir de la façon souhaitée, en analysant les stratégies de résistance des usagers mais aussi des collaborateurs.

Disponible dans les rayons mais aussi chez l’éditeur : https://www.seismoverlag.ch/…/surveiller-et-recompenser/

A la libraire Payot Genève Rive gauche, 21 avril 2021

Les mots des choses artificielles

Les entreprises de vente en ligne ont complètement intégré le marketing relationnel. Les algorithmes de recommandation, aujourd’hui enrichis par le machine learning, sont au cœur de leur design économique. Il en va autrement des commerces qui ont encore pignon sur rue. Même si pour les plus grands, les systèmes de cartes de fidélité permettent de récolter des données sur les achats des clients et de proposer des produits associés, par le biais de bons de réduction envoyés par email, par courrier ordinaire ou s’affichant lors du passage en caisse, beaucoup reste potentiellement à faire. Et pour les plus petits commerces, le client demeure encore passablement opaque.

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Toutefois, avec la démocratisation du Big Data, de l’intelligence artificielle et sans doute bientôt grâce à la 5G de l’internet des objets ─ des objets réels ou artificiels devenus bavards en mots numériques ─ va-t-on assister à l’invasion de notre quotidien par un réseau d’objets « intelligents » qui n’auront de cesse de vouloir capter notre attention pour nous pousser à la consommation ? La présentation « Les mots des choses artificielles : vers une invasion de l’intelligence ? », que je donnerai  à l’occasion de la Journée d’Etude IA et SHS organisée par la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société Sud-Est le 27 avril 2020, a pour objectif de dresser un bilan des applications déjà existantes, des futurs développements à venir ainsi que des horizons d’attente des différents acteurs économiques.

Data, Power and Loyalty Cards

The video about my research on loyalty cards is now available with subtitles in English on the WebTV of the University of Geneva.

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In a context where we use information technologies in our everyday life, which produce digitalised information about our activities and our tastes, do we still have control over our privacy? When facing this uncomfortable issue, most people argue that they “have nothing to hide”. They rather focus on what they can get in return for their personal data. Yet, these data they most often seen as trivial can potentially be turned by data mining algorithms to sensitive data that potentially give considerable power to those gathering them. In its PhD, Sami Coll analysed the complex link arising between information and power through the case study of the loyalty cards of the four main major mass retail companies in Switzerland.

Who owns privacy ?

A l’ère du tout digital, la protection de la vie privée est un sujet délicat et brûlant. Force est de constater que les lois actuelles, y compris la récente RGPD de l’Union Européenne, sont insuffisantes pour garantir une protection de la personne face, notamment, aux géants de l’Internet. Cela est dû notamment au fait que la définition des contours de la vie privée est devenue un enjeu politique et économique. On cherche à protéger la vie privée, certes, mais sans entraver l’innovation numérique. Dans un précédent article, j’arguais que la vie privée devenait même un outil de contrôle au service de la surveillance plutôt qu’un outil de protection. Ce sont ces aspects que je vais présenter en tant qu’invité d’honneur (keynote speaker) à la conférence The politics of privacy à l’Université Johannes Gutenberg de Mayence, qui aura lieu en décembre 2019, le jour de la Saint-Nicolas. Voir le programme.

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In the digital era, privacy is a growing subject of concern. Unfortunately, current privacy protection laws, including the GDPR of the EU, fail to protect privacy well enough, especially when it comes to the GAFAs. This is because the very definition of privacy has become a economic and politic subject of struggle. We look to protect privacy, while preventing it to limit digital innovation. In a former article, I argued that privacy even became a tool of governance rather than a tool of protection. That is what I am going to discuss as the keynote speaker for the Politics of privacy conference that takes place at the Johannes Gutenberg University in Mainz, Germany, in December, during the Saint-Niklas celebration. Here you can download the programme.

The Future of Democracy

J’ai été invité à titre d’expert au premier événement public de l’association à but non lucratif Azuni sur le thème de la place des technologies dans la société. Nous avons débattu notamment des pratiques suivantes: Est-ce que la protection des données présente une entrave à l’innovation numérique ? Comment assurer la pérennité de la confiance des citoyens à l’heure des fake-news circulant sur les réseaux sociaux ? En quoi devrait constituer une loi constitutionnelle censée protéger les citoyens numériques?  Comment assurer un fonctionnement démocratique digne de ce nom dans une infrastructure de e-démocratie?

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Surveiller et résister

Publication d’un article basé sur un chapitre de ma thèse, écrit en collaboration avec Francesca Poglia Mileti, spécialiste de la sociologie du travail, et édité dans l’ouvrage collectif Les pratiques transformatrices des espaces socionumériques (Presses Universitaires du Québec). Il traite de la façon dont les dispositifs de contrôle, supposément construits par le haut, reposent en fait largement sur des stratégies de pouvoir et des micro-mécanismes interactionnels entre les entreprises, les employés et les individus qui participent à la fabrication de leur propre transparence.

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Pancarte d’une grande enseigne canadienne affichée aux caisses incitant les clients à signaler les caissières qui ne demandent pas spontanément de présenter leur carte. On leur promet 1000 points de bonus.
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Happy and healthy… in numbers!

In the presentation I am going to give at the University of Ottawa on next Wednesday I will develop the hypothesis of a growing « doctrine of well-being » that urges us to take care of our physical and mental health. Obviously driven by good intentions at first, it nevertheless also carries a plan of dismantlement of the welfare state by building a health policy fundamentally based on individual responsibility. Whether we want to do it or not, we might be forced in a near future to use data-producing devices that plan to make our bodies transparent, such as many apps on our mobile phones. We would have to prove that we did our best to take care of ourselves to be granted the access of the best heath services. We will have to be healthy and happy… in numbers!

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Je vais parler à l’occasion de ma présentation à l’Université d’Ottawa de ce mercredi de l’hypothèse d’une morale du bien-être qui attend de nous que nous prenions individuellement soin de notre santé physique et mentale. Que nous le souhaitions ou non, il se pourrait bien que nous soyons obligés dans un avenir plus ou moins proche d’utiliser des technologies de mesure en temps réel de notre santé, comme les applications qui existent déjà sur nos téléphones intelligents. Nous aurions alors à prouver que nous avons fait de notre mieux pour prendre soin de nous pour mériter d’avoir accès aux meilleures infrastructures de soin.

Les mots et les choses du numérique

Nous sommes désormais tous d’accord : avec la numérisation, notre monde a changé, malgré une indiscutable continuité. Bien que reposant plus que jamais sur un modèle capitaliste qui ne date certes pas d’hier, il a changé dans sa façon de fonctionner, mais aussi de penser et de se penser. Malgré ce consensus qui s’impose face aux faits, il reste difficile de désigner un concept fédérateur qui ne soit pas traversé par des enjeux de pouvoir sérieux, notamment commerciaux. Le concept du « big data », issu des milieux technologiques, est probablement le plus dominant, mais il n’a jamais été neutre ni scientifique. Big data, humanités digitales ou numériques, société du savoir, révolution de l’Internet, révolution numérique, disruption numérique, capitalisme informationnel, capitalisme cognitif, société de surveillance… avec quel concept les chercheurs en sciences sociales peuvent-ils alors travailler ?

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Dans Les mots et les choses (1966), Michel Foucault historicise le savoir et propose d’étudier son développement (tout sauf linéaire) depuis l’âge préclassique jusqu’à la modernité, autour du concept d’épistémè. Malgré la grande complexité de ce qui est sans doute le texte le plus dense du philosophe, Lire la suite

The order of digital things

Almost all of us agree on this point: through its digitization, our world has changed, despite an indisputable continuity. While relying on a capitalist model, it has changed in its way of functioning, but also of thinking and thinking on itself. Despite this consensus on the facts, it remains difficult to designate a unifying concept that would not be trapped in power struggles, especially commercial. The concept of « big data », originating from the technological world, is probably the most dominant one in current-days, but it has never been neutral or scientific and will never be.

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Big data, digital humanities, knowledge society, Internet revolution, digital revolution, digital disruption, information capitalism, cognitive capitalism, surveillance society … with what concept can social scientists work? During this presentation followed by a discussion with the faculty members of the STS studies department of the Cornell university, I tried to imagined what Michel Foucault could have said about the epistemology of that could have been seen a the emergence of a digital episteme.

Quel Chomsky êtes-vous?

« I do “Chomskyan linguistics”. This has nothing to do with his critiques of media and propaganda. The linguistics has NOTHING to do with communication ». C’est la réponse de notre conférencier à notre invitation à intervenir dans un cours de communication de l’UQAM ayant prévu d’aborder la perspective du philosophe linguiste. Puis, à la suite d’une projection arrosée du documentaire d’animation réalisé par Michel Gondry, où sont abordés avec Chomsky des sujets fondamentaux comme l’épistémologie et la cognition, il nous est finalement apparu pertinent de réfléchir aux liens entre les « deux Chomsky ».

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Cette conférence aura lieu le mercredi 15 mars 2017, de 15h30 à 17h30, à l’Université du Québec à Montréal, salle N-3745 (1205 Pavillon Paul-Gérin-Lajoie, rue Saint-Denis, Montréal, H2X 3R9). Lire la suite

Big data: La fin de la santé pour tous?

La puissance de calcul des algorithmes du big data et la capacité à récolter des données en masse amène de grandes promesses. L’une de celles-ci est d’améliorer la santé des individus par le biais de l’adoption de dispositifs de captation permettant la mesure de la fréquence des battements de cœur, du nombre de pas effectués dans une journée, du nombre d’heures resté debout ou assis, etc., et bientôt du taux de sucre dans le sang et de la pression sanguine. Ces données permettraient un empowerment du sujet alors capable (et se devant) désormais de prendre sa santé en main, mais aussi un meilleur suivi par les professionnels de la santé.

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Si les applications existantes et prévues sont inévitablement intéressantes, elles amènent nombre de questionnements et d’enjeux éthiques d’importance. La protection de la vie privée, bien sûr, mais aussi la remise en question d’un des piliers principaux de la solidarité sociale, le système d’assurance maladie, pourtant censé garantir un accès aux soins de façon équitable à toutes et à tous de façon inconditionnelle. Dans un climat d’austérité budgétaire, Lire la suite

Dédramatiser la recherche numérique

Faire de la recherche en sciences sociales en utilisant des outils numériques n’est peut-être pas si compliqué que ça, malgré l’usage de mots qui intimident parfois, comme « humanités digitales », « digital research », « internet research », etc. On pourrait même dire que la plupart des chercheurs en font déjà sans même forcément s’en rendre compte. Ça peut commencer par une recherche sur Google, quand on s’interroge sur les meilleurs mots clés à utiliser, ou lorsqu’on analyse d’une page Facebook pour chercher l’inspiration pour de nouvelles thématiques de recherche.

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C’est ce dont nous tentons de convaincre les chercheurs parfois réticents dans article co-écrit avec deux jeunes chercheurs, Digital Research and Methods For All (Researchers), paru tout récemment dans le dernier Bulletin de la société suisse de sociologie. En passant en revue rapidement les différentes méthodes couramment utilisées et en donnant quelques exemples, nous plaidons pour que ces méthodes soient dédramatisées pour se voir intégrées dans un avenir proche au sein des cursus des sciences sociale en Suisse.

Trump, c’est fini?

Le 9 novembre 2016, de 18h00 à 19h30, le professeur André Mondoux me fera l’honneur d’intervenir dans mon cours Médias & société à l’occasion des résultats des élections américaines. Lors de cette conférence ouverte au public, il proposera une réflexion nourrie par une analyse médiatique des médias qui couvrira les malheurs de l’arène politique, l’usage des médias socionumériques aux petites heures du matin, du journalisme qui s’ouvre de plus en plus aux flux de données, ainsi que des discours d’une « droite décomplexée » n’hésitant pas à accuser les médias officiels de faire dans le complot politique.

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L’actualité par Google

Le mercredi 5 octobre, j’aurai le plaisir d’accueillir la chercheure Anna Jobin du département des Science & Technology Studies de la Cornell University qui nous présentera une conférence intitulée L’année en recherches: une mise en scène algorithmique de l’actualité par Google. Elle proposera une analyse des conditions algorithmiques de production et de présentation du rapport annuel proposé par Google, « l’année en recherches », également connu sous l’appellation « Zeitgeist ».

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Les architectes de l’attention

Je viens de publier dans la revue Lectures un compte rendu de l’un de mes coups de cœur de 2016, un essai philosophique de Matthew B. Crawford, philosophe et mécanicien moto qui propose une critique acerbe du capitalisme numérique de l’attention et d’un individualisme désincarné. Ils visent selon lui à nous faire consommer de la culture frelatée et à nous enfermer dans un monde déconnecté de la réalité. En réponse, l’auteur développe une proposition éthique pour en sortir et rétablir un contact avec la matérialité et la réalité du monde qui nous entoure.

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Being publicly intimate

Have teenagers lost their privacy on Internet? Is it our duty, as adults, to teach them how to use social networks? The answer is no. In the new article co-written by my colleague Claire Balleys and myself, which has just been accepted for publication in the journal Media, Culture & Society, we show that the model of a « virgin » privacy that should be protected against others’ curiosity is no longer relevant in the context of social networks. Rather, teenagers make a better use of social networks that help themselves in the building of their own intimacy and to value it as much as possible amongst peers.

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– My mother published pictures of herself when she was 15 on Facebook!
– Luckily, she didn’t publish your address!

Qu’est-ce que font les adolescents de leur vie privée? L’étalent-ils systématiquement et naïvement sur Internet pendant que nous, les adultes, nous devrions leur apprendre la tempérance? Dans le nouvel article co-écrit avec ma collègue Claire Balleys qui vient d’être acceptée pour publication par la revue Media, Culture & Society, nous démontrons que le modèle qui oppose une sacro-sainte vie intime déconnectée au voyeurisme des autres une fois qu’elle se connecte n’a aujourd’hui guère plus de sens. Au contraire, nous pouvons constater que les plateformes de réseaux sociaux sont désormais des outils que les adolescents utilisent pour se fabriquer une vie privée autonome et la mettre en valeur.

Discipline and reward

The Geschichte und Gesellschaft journal has just published a special issue on surveillance studies where I wrote an article presenting a little history of loyalty cards, corporates that manage them and a theoretical discussion about how to shed light on this contemporary form of surveillance.

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Le dernier numéro de la revue Geschichte und Gesellschaft est consacré à la thématique de la surveillance. J’y développe dans mon article « Discipline and Reward: The Surveillance of Consumers through Loyalty Cards » une petite histoire des cartes de fidélités en Suisse, des principales enseignes qui les proposent, ainsi qu’une discussion théorique sur la façon d’appréhender cette forme contemporaine de surveillance.

Droit & Société

La revue Droit & Société vient de publier une recension critique de mon livre Surveiller & Récompenser. Les cartes de fidélité qui nous gouvernent (Editions Seismo, 2015), rédigée par Isabelle Dubois, ex-préposée cantonale à la protection des données du canton de Genève et juriste au cabinet de conseil Ad Hoc Résolution.

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Une vie privée économico-policière?

En découvrant l’excellent article de Mehdi Atmadi dans le quotidien Le Temps du jour, je ne pensais pas avoir autant raison lorsque je rédigais mon article « La vie privée comme outil de gouvernance » publié en 2014 dans Les cahiers du numérique. Le nouveau préposé fédéral à la protection des données et à la transparence, choisi dans la plus grande opacité, est l’ancien vice-directeur de la police fédérale suisse. L’UDC (parti d’extrême-droite suisse xénophobe et ultralibéral) annonce qu’il aurait préféré avoir un fonctionnaire proche des milieux économiques. On ne peut pas mieux comme démonstration de l’instrumentalisation de la vie privée des citoyens à des fins politiques et économiques.

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I was unaware I was actually so accurate when I wrote my article « Knowledge, power, and the subjects of privacy: Understanding privacy as the ally of surveillance », published in 2014 in the Information, Communication & Society journal. The new privacy commissioner of Switzerland is the former vice-director of the Swiss Federal Police. He was chosen in total secret. The extreme right-wing party of Switzerland, both xenophobic and ultra-liberal, says that they would have preferred someone closer to the economic circles. A very explicit example of how privacy is now exploited to serve politic and economic interests rather than protecting values like freedom and common good.

En danger, la vie privée des ados?

Dans son dernier numéro de 2015, La revue Recherches en sciences sociales sur Internet vient de publier « La mise en scène de la vie privée en ligne par les adolescents », un article coproduit par Claire Balleys et moi-même, et qui traite de la sociabilité des jeunes sur les sites de réseaux sociaux.

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Alors que la majorité des adultes continuent à penser que les adolescents ne prennent pas soin de leur vie privée numérique, nous démontrons le contraire sur la base d’un travail empirique approfondi. En réalité, la gestion de la vie privée occupe une place primordiale dans le processus d’affirmation de leur identité, notamment par la nécessité de montrer qu’ils ont une vie privée, sans pour autant la dévoiler complètement.

Le Big Data au service de la société

A l’occasion du volet Société du Connected Event Romandie organisé par Swisscom, Innovaud, l’EPFL et la Chambre Vaudoise du Commerce et de l’Industrie, je développerai le 7 octobre 2015 une analyse des enjeux éthiques et sociétaux essentiels impliqués par la généralisation du Big Data dans notre vie quotidienne. J’ouvrirai le débat sur la façon d’y répondre afin que le Big Data soit possiblement un outil au service des libertés individuelles et de l’égalité des chances plutôt qu’un outil de contrôle de masse et de discrimination sociale.

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Pas si secrètes mes données

Je présenterai et dédicacerai mon livre à l’occasion de la conférence d’ouverture et cryptoparty de l’association Aticom. Il faut s’attendre à cet évènement à un gros désenchantement sur la sécurité informatiques des données personnelles et à quelques surprises décapantes! Ayant lieu au berceau de l’ethical hacking à Genève, c’est un évènement libre d’entrée à ne pas louper.

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Les faiseurs d’algorithmes

A l’occasion du congrès de la société suisse de sociologie, j’ai co-organisé le vendredi 5 juin 2015 un atelier sur la dimension politique des algorithmes et les acteurs qui les fabriquent. Les objectifs de l’atelier, qui réunira des jeunes chercheurs passionnés par le sujet, sont décrits ci-dessous.

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Désormais, les algorithmes informatiques ne sont plus seulement une affaire de spécialistes. De par leur intégration dans des services utilisés au quotidien, ils sont entrés de plain-pied dans la vie sociale et politique. Lire la suite

Big data et protection des données

Le 29 mai 2015, j’ai ouvert avec ma présentation intitulée « Big Data, Big Problems? » la série d’interventions de la huitième journée suisse du droit de la protection des données, organisée par le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) et l’Institut de droit européen de l’Université de Fribourg, en présentant les enjeux sociaux et politiques du big data.

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Big Data et sécurité informatique

Le Groupement Romand de l’Informatique (GRI) a dédié le 8 mai 2015 sa cinquième journée annuelle sur la gestion de la sécurité informatique au thème du Big Data. J’y ai présenté une perspective critique du Big Data. Résumé ci-dessous.

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Le Big Data est communément présenté comme étant une innovation majeure tant sur le plan technique que sur le plan sociétal. Il est censé transformer notre rapport à l’information, au savoir et à la connaissance, notamment en favorisant la collecte en masse de données de toutes provenances ainsi que leur agrégation dans d’immenses bases de données non-structurées. Lire la suite

Big Data et pouvoir

A l’occasion de mon intégration au Laboratoire de cultures et humanités digitales, la Faculté des sciences politiques et sociales de l’Université de Lausanne annonce ma nouvelle recherche sur les enjeux éthiques et sociétaux du Big Data. Cette recherche donne suite à ma thèse de doctorat (2010) et la parution de mon livre (2015) que la Faculté présente comme l’un des premiers travaux empiriques d’envergure sur le Big Data.

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L’enfermement culturel des algorithmes

Les offres de services en ligne, en particulier dans le monde du divertissement et de la culture, deviennent de plus en plus personnalisées grâce à des algorithmes informatiques. Mais à force de proposer spontanément des vidéos, des livres ou des musiques au goût de chaque utilisateur, les prestataires comme Amazon, Spotify, Netflix et même Cablecom et Swisscom TV enferment les usagers dans des « bulles de filtres » qui favorisent un certain isolement culturel. Vous pouvez écouter mon intervention à ce sujet au journal du samedi du 25 avril de la RSR La Première.

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Les cartes de fidélité comme précurseur du big data

Le 24 mars 2015, j’ai été l’invité du Club 44 où j’ai présenté mon livre Surveiller et récompenser. Les cartes de fidélité qui nous gouvernent, et la suite de ma recherche sur le big data. En collaboration avec la librairie La Méridienne. Interview et annonce et de la conférence sur les radios RJB et GRIFF.

Surveiller et récompenser

Le livre « Surveiller et récompenser. Les cartes de fidélité qui nous gouvernent » (Editions Seismo) arrive dans les rayons. Il est l’adaptation mise à jour de ma thèse de doctorat, une recherche pionnière sur le Big Data se saisissant du cas des cartes de fidélité.

Vous pouvez le commander le livre auprès des éditions Seismo (39 francs). Voir le compte rendu critique dans la revue Lectures.

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A Few Provocations About Big Data

Interview à l’issue de ma présentation au Global Forum 2014, un think thank sur la société digitale réunissant acteurs gouvernementaux, chercheurs et représentants de l’industrie. J’y ai présenté une série d’hypothèses critiques qui dirigent ma recherche sur le big data.

Video of an interview right after my presentation at the Global Forum Conference 2014, a think thank on digital society with members from governmental agencies, the academia and industrials. I presented a list of hypotheses that lead my current research on big data.

Le biopouvoir de la consommation

Sortie de mon article « Consommation sous surveillance : Le biopouvoir des programmes de fidélisation » dans la Revue Suisse de Sociologie. Il propose de comprendre la surveillance opérée par les programmes de fidélité de la grande distribution comme l’expression d’un biopouvoir orienté sur la consommation. Il relève les problèmes éthiques soulevés si ces données venaient à être exploitées par des assurances, comme cela a déjà été envisagé aux Etats-Unis par le biais du programme Foodflex.

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Big Data, to make the world a better place?

Below the transcription of my presentation at the Global Forum 2014. Thanks a lot to the organizers for this great job! See also my after-presentation interview here.

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Big data is about knowledge, but what kind of knowledge are we talking about? Some of the experts in the social scientist area are of the opinion that causality doesn’t matter anymore. What matters is correlation between facts, to make analysis less science oriented and more efficiency oriented.

A humorous example of the use of correlation was given, by referring to the exchange between former Marine and combat veteran Joe Pyne and musician Frank Zappa in 1965. It went like this Pyne said, “Well, I see you have long hair. You must be a girl.” Zappa fired back, “So, I see you have a wooden leg. You must be a table.”

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La vie privée comme gouvernance

Sortie de mon article qui développe théoriquement et empiriquement l’idée que la notion de privée n’est pas à comprendre seulement comme une protection face à la surveillance, mais également comme un outil de gouvernance au service de la surveillance.

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My last article is now available. Based on a Foucaldian theoretical background and an empirical research, it argues that privacy should be seen not only as preventing surveillance practices from going too far, but also as a a tool of governance that makes it a valuable »partner-in-law » of surveillance.

Reportage WebTV

La Faculté des Sciences Économiques et Sociales de l’Université de Genève a réalisé un reportage vidéo sur ma thèse de doctorat intitulé « Qu’est-ce que la sphère privée dans un monde numérique? ». J’y développe mes questions de recherche et explique la méthodologique mise en œuvre pour y répondre.

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La vie privée et le secret

Sortie de mon article dans l’International Review of Information Ethics qui propose de penser la vie privée en faisant usage des travaux de Georg Simmel sur le secret. Publiés en 1908, ils s’avèrent être d’une redoutable modernité pour analyser la vie privée dans le monde numérique en tant qu’une dynamique interactionnelle qui se renégocie à chaque relation sociale.

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My new article on privacy is out in the Information Review of Informational Ethics. It builds on the Simmel’s work on secrecy (1908) to build a interactionnal theory and approch on informational privacy.